1. |
La tête dans le cul
03:55
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Quand chacun s’en retourne le soir
Dans le calme plate des villes dortoirs
Comme à la morgue : chacun son tiroir
Allez bonne nuit dormez tranquilles
Oubliez tout, c’est plus facile
Rêvez toujours mais c’est inutile
Réveille-toi ( bis )
La tête dans le cul, dans' marde jusqu’au cou
Faites la sourde oreille quand tout s’effondre autour de nous
La tête dans le cul, tout le monde s’en fout
Bien au chaud dans ta nécropole
«Quand on se compare on se console»
On se contente, moi ça me désole
Mets de l’eau dans mon vin pour pas te mouiller
Un peu de cognac dans ton café
Demain à la job pour oublier
J’aimerais bien réussir à me réveiller
Que quelqu’un me décolle de cet oreiller
Le monde fait tout pour m’étouffer
Me maintenir toujours en apnée
J’ai la tête dans le sable six pieds sous terre
La tête dans le sable, six pieds sous terre
J’ai la tête dans le cul à te voir dans ton trou
Fais la sourde oreille mais moi j’aime mieux me tenir debout
La tête dans le cul, tout le monde s’en fout.
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2. |
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Une nouvelle politique, un nouveau coup de pelle en pleine face
Ça vient d’en haut, ça nous crisse au plancher
Toujours les mêmes qui encaissent, toujours les mêmes qui passent au cash
Les coups font mal sous le seuil d’la pauvreté
Refusons d’se laisser faire
On en a assez
À la vie comme à la guerre
On va riposter
Refusons d’se laisser faire
On en a assez
La lutte est pas terminée
À nouveau ils passent à l’attaque
Ils distribuent les claques pis les coupures
Même si on tient notre bout, même si on se tient debout quand ils frappent
Leurs décisions fessent en-dessous de la ceinture!
Vous gouvernez, par sommation, contre la population
Vous nourrissez, notre aversion, avec vos bâillons
Malgré les lois spéciales, malgré les tractations, le copinage, les passe-passes, les crosses, les coups de Jarnac.
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3. |
Jésus Ben Laden
02:39
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Un pas devant, deux pas en arrière
Ramenons l’humain à l’âge de pierre
Que nos vies deviennent plates autant que la Terre
Promets le ciel, fais vivre l’enfer
Dictons, dictons l’interdiction
La morale et non la raison
Que les majeurs soient mis à l’index
S’ils se dressent en opposition
Si Dieu existe vraiment, dis-moi
Penses-tu qu’il est d’accord avec toi?
Si Dieu existe vraiment je crois
Que c’est en enfer que tu t’en vas
Prenez au mot les métaphores
Endormez par vos concertos
D’oraisons éjaculatoires
Qui pénètrent et violent le cerveau
Mais quand il est mercantile
L’intégriste perd son évangile
Manifestement le manifeste ment
La haine s’y manifeste.
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4. |
L'éden des cennes
02:41
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Gros cash, gros artifices
Ça joue à cache-cache avec le FISC
L’action se déroule en coulisses
Y s’en mettent plein les poches
Ching-ching les bénéfices
Ça fait des passe-passes, ça prône le vice
N’importe quoi pour se mettre riche
Toujours plus dans leurs poches
Au paradis fiscal
On refuse jamais un escroc
Peu importe le scandale
Au paradis fiscal
Tout le monde a son p’tit numéro
Pour laver ses mains sales
Blanchir les VIP
Qui font du cash, cash au paradis
Les preuves s’effacent comme par magie
Rien dans les mains, rien dans les poches!
Crosse, crosse, à coup de millions
Ça graisse une patte par-ci, par-là ça bute un pion
Mensonge et manipulation
Y s’en mettent plein les poches
Au paradis fiscal
On refuse jamais un escroc
Peu importe le scandale
Au paradis fiscal
On se distribue des tapes dans le dos
Pour laver nos mains sales : « Bravo pour vos mains sales! »
Bandits bénis des dieux, l’argent coule à flot
À l’abri, loin des yeux dans un compte à numéros
Les milliards disparaissent pour de bon! ( bis )
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5. |
5 piastres
03:34
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Y’était 9h un soir au mois d’octobre
S’a rue St-Jean, coin Ste-Marie
Je m’en allais dans un pub rejoindre des chums
Y’a une femme qui m’accroche pis qui me dit :
« ‘Scusez-moi m’sieur, je veux pas pleurer
Je le sais que les hommes aiment pas ça
J’suis vraiment désolée
Mais j’ai pas l’habitude de quêter
Sauf qu’y’a mon loyer qui est dû
Pis mon chèque qui rentre juste jeudi
C’t’humiliant mais j’ai faim
Regardez, j’en tremble des mains
Vous auriez pas un p’tit peu de change pour toffer jusqu’à demain? »
J’ai mal au coeur sur la main
J’aurais aimé ça pouvoir t’aider
Mais le 5 piastres qu’il me reste dans les poches
Y’a encore une semaine à toffer
Ça fait qu’j’y ai menti : « J’suis vraiment désolé
J’ai pas une cent sur moi »
Elle m’a répondu « Merci quand même
Passez une bonne soirée »
Elle a traversé la rue
Y’a un gars qui marchait de l’autre côté
Elle a recommencé son histoire du début
Mais ça paraissait dans sa face qu’y en avait rien à crisser
Y’était 10h un soir, au mois de janvier
Sur Ste-Catherine, coin St-Denis
Y’a un punk qui me sollicite
« Hey man, un peu de monnaie pour une bombe atomique? »
J’ai pris le 2 piastres qui me restait
Même s’il lui restait 2 jours à toffer
J’y ai dit : « Bonne chance, fais-la sauter à ma santé !»
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6. |
Chacun pour soi
03:14
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On s’échange des regards féroces
Les ponts s’écroulent entre les gens
Quand les chefs de guerre bombent le torse
C’est tant pis pour les innocents
Pour ou contre, peu importe, c’est chacun pour soi
Pris entre l’arbre et l’écorce
Entre deux clans qui montrent les dents
Quand deux chiens convoitent le même os
C’est là que ça devient inquiétant
Pour ou contre, peu importe, c’est chacun pour soi
Nous autres on crève, tout le monde s’en sacre
On a la chienne en tabarnak
Les balles vont siffler bientôt
Nous autres on crève, tout le monde s’en sacre
On a la chienne en tabarnak
Et la mort va déverser ses flots
La peur se déchaîne en tempête
On est noyés dans un bain de sang
Le monde devient fou, y perdent la tête
On exécute même les enfants!
Pour ou contre, peu importe, c’est chacun pour soi
Sauve qui peut
Sauve qui peut
Chacun pour soi
Sauve qui peut
Quoi faire de plus, que d’prendre ses jambes à son cou
Quoi faire de plus, que d’se planquer au fond de son trou
Quoi dire de plus, que : « chacun pour soi et sauve qui peut »
Nous autres on crève, tout le monde s’en sacre
On a la chienne en tabarnak
Et la mort va déverser ses flots.
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7. |
Carbone 14
02:48
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Des fois, ça m’arrive d’y penser
À la face que tout le monde va faire
Un beau matin en l’An 20 000
Quand y vont trouver mon fossile
Pis quand ça m’arrive d’y penser
J’me vois étendu dans’ poussière
Parmi les cercueils en acier
Des tonnes de chars fossilisés
La ruine des années pétrolières
Elle aura tellement changé notre planète
Y’aura fait chaud, y’aura fait frette
Elle aura tellement changé notre planète
Ça fera longtemps qu’y m’auront oublié
Avec le temps ils auront vu
Des horreurs qu’on ne comptera plus
Un Tchernobyl dans toutes les villes
10 000 ans d’hivers nucléaires
Hiroshima, mais puissance 1000
Qui aura fait sauter la Terre
Ils vont retourner mes os dans tous les sens
Au nom du futur, ils voudront comprendre
Les espoirs déchus du passé
Les pires échecs de la modernité
Elle aura tellement changé notre planète
Y’aura fait chaud, y’aura fait frette
Elle aura tellement changé notre planète
Je raconterai notre époque oubliée
C’est trop facile d’imaginer
Les traces qu’on va laisser derrière
Ça fait que j’peux pas m’empêcher de penser
À la face que tout le monde va faire
Un beau matin en l’an 20 000
Si jamais on trouve mon fossile.
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8. |
Harpeur
02:54
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I feel you’ve been misinformed
I know you’ve been lied to
Either burn them or become them
Well neither I can do
You walk the streets and then suddenly
They’re tapping your phones and they’re watching you
The senate, the parliament, the prime minister
They fill up with fear
And then you have to pay
Harper et la peur s’emparent de la nation
Dans l’axe du mal, ils se mettent à contribution
Il serait temps qu’ils comprennent qu’on est plusieurs millions
À croire que Guantanamo, c’est pas la solution
I can hear London call
I can hear Montreal too
Paris, Melbourne, Delaware, Gaza
How does it feel to you?
Feeling the weight of the world is like
All the hate in the world is just blowing up
No peace, mid east, mid America
Fears stock went up last week
And it’s twice that today.
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9. |
Take the money Enron
03:09
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À la gloire de la corporation
La croissance dépasse la fiction
V’là l’arnaque CRAC! Le chat sort du sac
La bulle spéculative éclate
Le Titanic coule, personne n’y échappe
Les chiffres impressionnent
On s’y abandonne
Personne ne questionne
Prenez, on vous l’donne : Take the money Enron
Ah quel doux plaisir de nous mettre
La poudre aux yeux et d’escampette
Vous avez joué nos chemises, perdu au black jack
Strip Poker sur le plancher du NASDAQ
Le Titanic coule et personne n’y échappe.
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10. |
Jeune vieux
02:42
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Jeune vieux, jeune vieux tu m’ennuies
Tu deviens beige, tu deviens gris
Ton discours d’antan s’édulcore
Une autre utopie qui prend le bord
Jeune vieux, vieux jeune tu chavires
Tu laisses la gauche pour t’enrichir
T’adoptes le culte du développement
La droite on le sait c’est plus payant
Ton réalisme, attitude à-plat-ventriste, opportuniste
C’t à croire qu’on est condamnés
À jeter nos idées derrière pis à se ranger du bon côté
À te croire t’étais condamné
À convertir en REER, tes belles grandes valeurs dépassées
Jeune vieux, jeune vieux tu jaunis
Tu deviens faux, tu perds la vie
Dans l’temps tu décriais haut et fort
Ceux avec qui tu collabores
Jeunes vieux, vieux jeune tu aspires
Tu passes à droite pour réussir
À force de monter tu condescends
La gauche c’est fait pour les perdants
Ton réalisme, attitude à-plat-ventriste, arriviste
Jeune vieux, jeune vieux tu blanchis
Jeune vieux, jeune vieux tu pourris.
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11. |
A mes filles
03:21
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J’ai toujours eu des idéaux, nourri mes convictions
Mais depuis que vous êtes là, on dirait que l’urgence monte le ton
J’ai de plus en plus la frousse, de vous retrouver dans ce monde de fous
J’ai peur, j’ai peur que mes bras comme armure ne suffisent pas
Pourquoi des lingots d’hommes et de femmes qu’on met au monde
Se retrouvent ainsi menacés à chaque seconde
Les désaxés, les fanatiques, l’inertie des insouciants
Mais comment ne pas frémir quand je pense que tout ça vous attend
Le seul moyen que j’ai trouvé pour me sécuriser
C’est de crier ma rage et sur mon drum de m‘défoncer
En attendant que le baume s’efface de nos promesses
J’vous jure de tout faire c’que j’peux, pour éviter qu’le bât blesse
Je me shoote d’espoir, mais j’ai la lourde appréhension
De mon regard d’adulte sous contentions
Par la passivité du monde, sa vitesse et ses cons
Ses résignés qui carburent aux « de toute façon »
Si seulement on pouvait vous aimer gros comme la Terre
Si seulement on faisait en sorte que vous puissiez vous y plaire.
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12. |
Sois belle et tais-toi
02:53
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Désensibilisés, on accepte sans questionner
L’image qui nous est projetée
Entre deux pubs de bière et de lessive
Mise à nue pour vendre une paire de jeans
Si la femme est libérée on s’acharne à l’exploiter
Une image vaut mille mots
La tienne parle dans ton dos
Cliché après cliché
Ton rôle t’est imposé
La norme acceptée : la femme prête-à-consommer
Sans respect, sans dignité
Le public est anthropophage
La viande mise en étalage
Bien tendre, bien préservée
Par la peur, l’insécurité
Séduire l’homme, réduire la femme
Logiquement la fleur se fane
Pour être belle il faut souffrir
C’est le régime qu’on fait subir
Falsifiées, prostituées, continuellement rabaissées
«Belle paire de fesses, belle paire de seins!»
Ouvrez les yeux, fermez les poings!
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13. |
Leçons de démocratie
03:03
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La délégation est arrivée hier soir
Ils ont bloqué ma rue
J’ai compté dix limousines noires
La tentation est grande pour notre pays sans le sou
D’écouter leur discours, de baisser les yeux et d’y croire
Mais...
Ils viennent de si loin, ils ne nous connaissent pas
Voilà qu’ils promettent de nous sortir du trou
Solution facile : signez ce contrat
Cessez de vous débattre, vous n’avez pas le choix
Ils sont officiers et diplomates, croisés de la libre économie
Côte-à-côte, des kakis et des cravates nous donnent des leçons de démocratie
J’ai entendu dire qu’au pays de la liberté
La vie démocratique n’est pas comme on me l’a présentée
Souvent la justice est noyée sous des billets verts
Souvent la politique survit sous escorte policière
Et...
Ils viennent de si loin, ils ne nous connaissent pas
Voilà qu’ils promettent de créer des emplois
Solution facile : signez ce contrat
À vous de m’le dire, est-ce que j’ai l’choix?
Ils sont officiers et diplomates, croisés de la libre économie
Côte à côte, des kakis et des cravates nous donnent des leçons de démocratie
Dont nous ne voulons pas!
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14. |
Malocervo
03:34
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L’annonce me décourage
On tombe d’un autre étage
Ça dépasse l’imagination, mais le tonneau a un double fond
On nous prend pour des caves
Ma honte prend un octave
Il faut faire attention ( bis )
À prendre les gens pour des idiots
Ils finissent par porter le chapeau
J’veux pas être misanthrope mais c’en est trop
Ces temps-ci j’ai mal au cerveau
L’ignorance cultivée
On l’engraisse au fumier
Hourra! C’est la consécration
En ligne pour la consommation
Médiocre mais juste assez
Mauvais goût mais sucré
Il faut faire attention ( bis )
Jean-Pierre du fond de sa shop, observe et soliloque
Il faut faire attention
On nous bombarde de bêtises
Mon intelligence est en crise
Il faut faire attention
J’en perds mes cellules grises
Quand je pense on me méprise
Il faut faire attention! ( bis )
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15. |
Repose en paix
02:09
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A l’ère du progrès
Le monde tourne et travaille sous pression
Le stress comme seule motivation
Entre le rendement, la productivité, l’ambition
Zigzague lentement l’aliénation
Dites-moi jusqu’où ça va aller?
On court pourquoi? Pour qui? De quel côté?
Non mais vous êtes-vous juste regardés? J’ai rien à prouver
Câlisse laissez-moi respirer
C’est avec le temps que j’ai
Hypothéqué ma santé mentale
Il me semble qu’il y a quelque chose d’anormal
Et si je refusais de vivre ma vie à me tuer au travail
Repose en paix, ça m’est égal!
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